Les lagunes languedociennes et camarguaises sont des étangs d’eau salée (salinité importante pouvant atteindre ou dépasser celle de la mer) souvent reliés naturellement à la mer par un « grau » ou artificiellement par un canal. Les lagunes ne sont, en général, pas très profondes et certaines peuvent même s’assécher partiellement en été, laissant souvent la place à la sansouïre.
La grande diversité des lagunes est à l’origine d’une biodiversité importante notamment piscicole et avifaunistique. Les lagunes profondes jouent un rôle de nurserie pour de nombreux poissons marins du Golfe du Lion (daurades, muges, anguilles, etc). Les lagunes peu profondes sont des zones d’alimentation pour de nombreux échassiers et limicoles (flamants roses, avocettes, chevaliers, gravelots, etc).
Les lagunes souffrent en général d’un morcellement excessif (routes, canaux, digues) et d’un enrichissement en matières organiques de l’eau pouvant conduire aux « malaïgues » estivales (désoxygénation de l’eau).
La sansouïre est intimement liée à la lagune qu’elle borde le plus souvent. Une différence topographique de quelques centimètres seulement permet aux végétaux halophiles (appréciant le sel) de la sansouïre de prospérer : les différentes espèces de salicornes annuelles ou en buissons, les saladelles, les soudes ou l’obione.
Les sansouïres annuelles sont peu denses et sont inondées longuement de l’automne au printemps alors que la sansouïre buissonnante n’est inondée que périodiquement. Ces milieux se parent en automne et en hiver de magnifiques couleurs rouge-orangé ravivées par les lueurs de coucher de soleil…
Les sansouïres ne sont pas des milieux très productifs pour les manades de taureaux et de chevaux de Camargue. Elles sont pourtant indissociables de l’élevage extensif caractéristique des zones humides camarguaises.