Un réseau hydrographique complexe et aménagé

 

Le territoire du SAGE est marqué par la présence d’environ 2 500 ha d’étangs, 3 400 ha de lagunes et 10 700 ha de marais et autres zones humides. Ce territoire est notamment organisé selon un réseau très dense et complexe de canaux, roubines et fossés qui assurent l’irrigation ou le maintien d’une lame d’eau douce sur les terrains ; d’autres ont un rôle d’assainissement ou d’assèchement. 

 

La Camargue Gardoise est bordée par un puissant fleuve aménagé, le Rhône et Petit-Rhône, en limite est, tandis que le Vidourle constitue la limite ouest. Ce fleuve côtier méditerranéen connaît un débit d’étiage faible, mais se caractérise par des crues violentes, appelées les Vidourlades. Le Vistre, le Vieux Vistre et ses affluents le Rhôny et la Cubelle, traversent l’extrémité ouest du territoire du SAGE. Comme le Vidourle, le Vistre connaît des étiages sévères et des crues automnales dévastatrices.

 

Traversant le territoire d’Est en Ouest, le Canal du Rhône à Sète joue un rôle structurant pour la Camargue Gardoise, non seulement comme axe de transport fluvial, mais aussi comme vecteur des eaux continentales ou marines : il participe largement au fonctionnement complexe du système en alimentant et drainant les zones humides et les terres agricoles du territoire. Enfin, une dizaine de valats, petits cours d’eau temporaires, sont présents sur tout le contrebas du plateau des Costières. Avant l’aménagement du canal du Rhône à Sète, ces valats alimentaient les étangs et marais de la Camargue Gardoise. Aujourd’hui, ils ont pour exutoire le Canal du Rhône à Sète.

 

 

Un fonctionnement hydraulique courant lié aux facteurs naturels et aux besoins des usagers

Le fonctionnement hydraulique courant du territoire est lié aux facteurs naturels et aux besoins des usagers (particuliers, associations syndicales, collectivités…).

En premier lieu, il est le reflet de l’évolution annuelle et naturelle des niveaux d’eau sur le territoire : les niveaux d’eau dans les cours d’eau et les marais remontent naturellement dès l’automne avec les pluies pour se maintenir à des niveaux élevés en hiver et diminuent progressivement dès le mois d’avril pour atteindre un minimum en juillet – août. Les niveaux d’eau sont également influencés par la hauteur de la mer et les vents.

En second lieu, les niveaux d’eau et la circulation de l’eau sont maîtrisés pour satisfaire les besoins des usagers. La gestion est organisée à l’échelle des secteurs de compétence des gestionnaires ou de casiers hydrauliques plus ou moins indépendants les uns des autres (hors période de crue).

La gestion parcellisée répond aux besoins des différents usagers et à la vocation de chaque secteur du territoire. Elle est possible du fait du cloisonnement du territoire (merlons, digues) et de l’existence de nombreux ouvrages d’alimentation et de rejets (martelières, vannes, stations de pompage…).

Ainsi, le fonctionnement hydraulique des secteurs consiste en des entrées (remplissage) et des sorties d’eau (vidange) qui s’organisent dans l’année en fonction des besoins, de la météo…

 

 

Un territoire fortement inondable

Le territoire de la Camargue Gardoise subit régulièrement les inondations du Vistre, du Vidourle et du Rhône en cas de débordement ou de brèches des digues de ces cours d’eau et devient un vaste champ d’expansion des crues. Plus de 96 % du territoire est inondable. Il a durement été touché en septembre 2002, en décembre 2003 et en septembre 2005.

La majorité de la zone fait partie du complexe deltaïque du Rhône. C’est une zone d’étangs, de marais littoraux, de terres basses agricoles dont l’altitude est globalement inférieure à 2 m.

En cas d’inondation, l’écoulement hydraulique général au niveau de la plaine de Beaucaire-Fourques-Bellegarde s’effectue du Nord vers le Sud, depuis le sud de Beaucaire vers le nord de Fourques, et de l’Est vers l’Ouest, depuis le Rhône vers le couloir de Saint-Gilles.

De Saint-Gilles vers la mer, l’évacuation des eaux débordées est gênée à l’amont des étangs littoraux par un front de terres légèrement plus hautes correspondants aux anciens cordons dunaires (cordon littoral de Montcalm). L’exutoire principal des eaux débordées est le canal du Rhône à Sète vers la mer via le chenal maritime. Le Petit Rhône reçoit quant à lui une part très importante des eaux pompées par les stations. Les sorties gravitaires vers le Petit Rhône sont possibles via l’Ecluse de St Gilles (de façon exceptionnelle, l’ouvrage n’étant pas prévu pour cela) et la prise d’eau du Canal de Capette. 80 à 90 % des débordements sont évacués gravitairement vers le Canal du Rhône à Sète, le reste par pompage.